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[pfSense] Monter un VPN IPsec natté (Overlap network)

icon 27/10/2020 - Aucun commentaire

English version: [pfSense] Site-to-site IPsec VPN with overlapping subnets

Un cas fréquent lorsque l'on souhaite connecter deux sites en VPN est que ces deux sites soient sur le même plan d'adressage.
Dans ce cas, une bonne solution peut être de recourir au NAT pour la mise en place d'un VPN natté.

Par exemple, si l'on souhaite connecter deux sites utilisant le sous-réseau 192.168.1.0/24, ceux-ci ne pourront pas communiquer l'un vers l'autre à travers le VPN car le plan d'adressage du réseau distant est le même que celui du réseau local.

Afin d'y remédier, nous proposons d'utiliser le NAT pour communiquer d'un réseau à l'autre. C'est le principe du VPN natté (overlap network).

À noter : nous ne détaillons pas dans cet article comment configurer un VPN IPsec site-à-site. Il existe déjà un article dédié sur le sujet : [pfSense] Configurer un VPN IPsec site à site.



Principe de fonctionnement


Nous allons prendre l'exemple de deux sites (A et B) disposant tous deux du même plan d'adressage 192.168.1.0/24 :

schéma réseau pfSense - VPN IPsec NAT - Provya


Afin de pouvoir relier ces deux sites en VPN, nous avons deux possibilités :

  • translater l'intégralité du plan d'adressage réseau du site A afin qu'il soit joignable depuis le site B à travers le VPN IPsec. Et inversement, nous ferons de même du plan d'adressage réseau du site B afin qu'il soit joignable depuis le site A à travers le VPN IPsec.
  • translater l'intégralité du trafic sur une seule adresse IP. C'est un peu ce principe qui est utilisé lors de la navigation sur Internet : toutes les adresses IP privées du réseau local sont nattées sur l'adresse IP publique de la connexion Internet.

Le choix du type de NAT dépend du contexte et des attendus.

Si l'on souhaite accéder à plusieurs équipements et que le plan d'adressage disponible le permet, le mieux est de réaliser un NAT un-pour-un (1:1 NAT) - c'est-à-dire la première solution évoquée ci-dessus.
Dans le cas contraire, un NAT simple sur une seule adresse IP suffira.

Dans notre exemple, nous allons faire en sorte que :

  • depuis le site A : le réseau local du site B sera joignable via le sous-réseau 192.168.200.0/24 ; ainsi, depuis le site A, pour joindre le serveur 192.168.1.222 (présent sur le site B), on attaquera l'adresse IP 192.168.200.222.
  • depuis le site B : le réseau local du site A sera joignable via le sous-réseau 192.168.100.0/24 ; ainsi, depuis le site B, pour joindre le serveur 192.168.1.111 (présent sur le site A), on attaquera l'adresse IP 192.168.100.111.



Configuration du VPN natté


Sur le serveur pfSense du site A, nous nous rendons dans le menu VPN > IPsec :

Menu VPN > IPsec - pfSense - Provya


Nous ne détaillons pas la configuration de la phase 1; cette partie est traitée dans notre article dédié [pfSense] Configurer un VPN IPsec site à site.

Concernant la phase 2, les éléments spécifiques à configurer sont les suivants :

  • Mode : choisir Tunnel IPv4. Attention, le NAT n'est pas possible avec la mise en place d'un VPN IPsec routé [Routed (VTI)].
  • Local Network : choisir "LAN subnet", ou d'une façon générale, le sous-réseau local réel que nous souhaitons rendre accessible à travers le VPN IPsec (192.168.1.0/24, dans notre cas).
  • NAT/BINAT translation : choisir "Network" et indiquer "192.168.100.0/24" pour les champs adresses et masques.
  • Remote Network : choisir "Network" et indiquer "192.168.200.0/24".

Les autres paramètres de la phase 2, ne sont pas spécifiques au fait de monter un VPN natté, nous ne les détaillons donc pas ici.

Exemple de résultat obtenu pour le site A :

Exemple de configuration d'une phase 2 nattée du VPN IPsec - pfSense - Provya


Sur le serveur pfSense du site B, nous réalisons la même configuration, mais en pensant à bien inverser les valeurs.

Exemple de résultat obtenu pour le site B :

Exemple de configuration d'une phase 2 nattée du VPN IPsec - pfSense - Provya




Configuration des règles de filtrage


Il nous reste à adapter nos règles de filtrage au plan d'adressage translaté.

Ainsi, sur notre interface LAN, pour filtrer le trafic du réseau local du site A à destination du site B, en source nous préciserons le LAN subnet (192.168.1.0/24) et en destination le sous-réseau natté pour le site B (192.168.200.0/24).

Exemple de résultat obtenu pour le site A :

Configuration du filtrage sur un VPN IPsec natté - pfSense - Provya


Pour filtrer le trafic en provenance du VPN IPsec (onglet IPsec), l'opération de NAT ayant déjà eu lieu, le filtrage doit bien se faire sur les adresses IP réelles du site local et sur les adresses IP nattées du site distant.

Exemple de résultat obtenu pour le site A :

Exemple configuration du filtrage sur un VPN IPsec natté - pfSense - Provya


Voilà, nous avons vu comment mettre en œuvre un VPN IPsec natté avec pfSense.



Pour aller plus loin


[pfSense] Configurer un VPN IPsec site à site
[pfSense] NAT / filtrage - Comprendre l'ordre des traitements appliqués par pfSense
[pfSense] Monter un VPN natté (Overlap network) avec OpenVPN
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[pfSense] Comprendre et analyser les logs de son VPN IPsec

icon 10/03/2020 - Aucun commentaire

Savoir lire les logs de pfSense concernant IPsec peut être difficile.
Nous donnons dans cet article les clefs pour comprendre les logs IPsec et identifier les erreurs de configuration associées.

Après notre article sur comment configurer un VPN IPsec sous pfSense, notre article sur les causes de défaillances généralement rencontrées sur un VPN IPsec et leurs solutions les plus probables, nous abordons dans cet article la gestion des logs d'IPsec sous pfSense et la signification des messages pouvant être rencontrés dans ces fichiers de journalisation.



Configurer les logs IPsec


Les logs pour les VPN IPsec peuvent être configurés pour apporter des informations utiles pour le debogage. Pour effectuer cette configuration, se rendre dans le menu VPN > IPsec, puis onglet Advanced :

menu VPN > IPsec > Advanced - pfSense - Provya


Au sein de la rubrique "IPsec Logging Controls", configurer les options avec les valeurs suivantes :

  • IKE SA : Diag
  • IKE Child SA : Diag
  • Configuration Backend : Diag
  • Autres options : Control

Exemple de résultat obtenu :

Configuration des logs pour debug VPN IPsec sous pfSense - Provya


Il est à noter que modifier ces options ne coupera pas le VPN IPsec.



Interpréter les logs IPsec liés à la phase 1


Les logs des VPN IPsec sont accessibles depuis le menu Status > System Logs, onglet IPsec :

Menu Status > System Logs > IPsec - pfSense - Provya


Nous allons parcourir les messages que l'on peut rencontrer le plus couramment dans les logs.

La bonne manière de procéder, pour analyser les logs, consiste à rechercher les expressions clés indiquant quelles étapes fonctionnent ou, au contraire, échouent. Cela permet d'orienter très pécisément le diagnostique.

Par exemple, si l'on voit dans les logs "IKE_SA ... established", cela signifie que la phase 1 s'est déroulée avec succès et qu'une SA (Security Association) a été négociée. Ce qui signifie que les deux firewall établissant le tunnel IPsec arrivent à échanger de manière sécurisée.

Si l'on voit "CHILD_SA ... established", alors cela signifie qu'une phase 2 s'est déroulée avec succès également. Le tunnel doit être UP (en tout cas, pour au moins l'une des phases 2 ; dit autrement, pour au moins un sous-réseau local et un sous-réseau distant).



Connexions réussies


Lorsqu'un tunnel est correctement monté, les deux firewall doivent disposer dans leurs logs respectifs d'informations indiquant qu'un IKE SA et un Child SA ont été montés avec succès.

Quand il y a plusieurs phases 2, on doit visualiser un "CHILD_SA ... established" pour chacune d'entre elles.

Exemple de log d'un tunnel monté avec succès :

Logs IPsec tunnel monté pfSense - Provya


On voit sur cette capture d'écran que la phase 1 a été négociée avec succès (IKE_SA con2000[11] established) entre le firewall possédant l'adresse IP 192.0.2.90 et celui possédant l'adresse IP 192.0.2.74).

Puis, on voit qu'une phase 2 a été négociée avec succès (CHILD_SA con2000{2} established) permettant aux sous-réseaux 192.168.48.0/24 d'un côté et 10.42.42.0/24 de l'autre d'échanger entre eux.



Connexions échouées


Les exemples suivants montrent plusieurs cas de connexions IPsec échouées.

Un point important à avoir en tête est que dans la plupart des cas, le firewall initiant la connexion IPsec (initiateur) aura peu d'informations pertinentes dans ses logs (on ne saura pas précisément la raison de l'échec de la connexion) ; tandis que le firewall répondant à la demande de connexion IPsec (répondant) aura des informations beaucoup plus précises et détaillées. C'est normal. Il s'agit là d'un élément de sécurité : il serait en effet peu sûr de fournir à un attaquant potentiel trop d'informations sur la configuration du VPN.



Phase 1 - Écart de configuration Main / Aggressive


Dans cet exemple, l'initiateur est configuré en mode "Aggressive", tandis que le répondant est configuré en mode "Main".

Extrait des logs pour l'initiateur :

Échec négociation phase 1 IPsec pfSense - Provya


On lit bien dans les logs que la négociation de la phase 1 se fait en mode "Aggressive" et que l'authentification a échoué (AUTHENTICATION FAILED). Mais l'on ne connaît pas la raison de cet échec.

Extrait des logs pour le répondant :

Échec négociation phase 1 côté répondant IPsec pfSense - Provya


On lit dans les logs que la négociation de la phase 1 a échoué et que la raison de cet échec est que le mode "Aggressive" n'est pas autorisé. Les logs sont bien plus explicites.



Phase 1 - Erreur d'identifiant


Lorsque l'identifiant ne correspond pas (pour rappel, l'identifiant est généralement configuré pour être l'adresse IP publique du firewall), l'initiateur montre seulement que l'authentification a échoué. Le répondant précise la raison de cet échec.

Extrait des logs pour l'initiateur :

Échec identifiant phase 1 côté initiateur IPsec pfSense - Provya


On peut voir que l'erreur retournée est la même que dans le cas précédent : il s'agit d'une erreur d'authentification standard.

Extrait des logs pour le répondant :

Échec identifiant phase 1 côté répondant IPsec pfSense - Provya


Les logs sont beaucoup plus explicites : "no peer config found" ; l'identifiant correspondant à la requête n'a pas été trouvé.



Phase 1 - Erreur sur la Pre-Shared Key


Une erreur sur la PSK peut être difficile à diagnostiquer. En effet, on ne trouvera pas de message explicite dans les logs indiquant qu'il y a une erreur sur la Pre-Shared Key.

Les logs, aussi bien côté initiateur que répondant, ressembleront à ceci :

Erreur PSK sur VPN IPsec phase 1 pfSense - Provya


Si vous voyez ces messages apparaître dans vos logs IPsec, un conseil : vérifiez la valeur de votre Pre-Shared Key sur chaque firewall établissant le VPN IPsec.



Phase 1 - Écart sur le choix de l'algorithme de chiffrement ou de hachage


Extrait des logs pour l'initiateur :

Erreur chiffrement sur VPN IPsec phase 1 côté initiateur pfSense - Provya



Extrait des logs pour le répondant :

Erreur chiffrement sur VPN IPsec phase 1 côté répondant pfSense - Provya


Les messages sont très explicites et indiquent le problème exact. Ici, l'initiateur était configuré avec de l'AES-128 et le répondant avec de l'AES-256.

Il est à noter que la portion de message "MODP" correspond au groupe Diffie-Hellman (DH group). Ici, on voit que les deux firewall ont bien la même configuration de groupe Diffie-Hellman "MODP_1024".
S'il y avait eu un écart, nous aurions eu deux valeurs différentes, comme par exemple MODP_1024 d'un côté et MODP_8192 de l'autre.

Enfin, la portion "HMAC" correspond à l'algorithme de hachage. Ici, la valeur est HMAC_SHA1_96. Encore une fois, s'il y a un écart entre les deux, il faut alors corriger.



Interpréter les logs IPsec liés à la phase 2


Phase 2 - Erreur sur la configuration des sous-réseaux


Dans l'exemple ci-dessous, la phase 2 du firewall initiateur est configurée avec le sous-réseau 10.3.0.0/24 vers le 10.5.0.0/24. Tandis que le firewall répondant est configuré avec 10.5.1.0/24 pour son côté.

Extrait des logs pour l'initiateur :

Erreur log config VPN IPsec phase 2 côté initiateur pfSense - Provya


Extrait des logs pour le répondant :

Erreur log config VPN IPsec phase 2 côté répondant pfSense - Provya


Dans les logs du répondant, on peut visualiser les sous-réseaux présents dans la négociation de la phase 2 (ligne "looking for a child config for ...") et les sous-réseaux présents dans sa configuration locale (lignes "proposing traffic selectors for ...").

En comparant les deux, une erreur peut être détectée.
Enfin, la mention "no matching CHILD_SA config found" sera toujours présente dans les logs lorsqu'il y aura une erreur de configuration de ce type. Ce message signifie que pfSense n'a pas pu trouver de phase 2 correspondant à la requête du firewall initiateur.



Phase 2 - Écart sur le choix de l'algorithme de chiffrement ou de hachage


Extrait des logs pour l'initiateur :

Erreur chiffrement sur VPN IPsec phase 2 côté initiateur pfSense - Provya


Extrait des logs pour le répondant :

Erreur chiffrement sur VPN IPsec phase 2 côté répondant pfSense - Provya


Dans ce cas, l'initiateur reçoit un message indiquant que le répondant n'a pas pu trouver de proposition correspondant à la demande (ligne "received NO_PROPOSAL_CHOSEN").
Côté répondant, les logs sont plus détaillés et précisent la proposition reçue (ligne received proposals) et la proposition configurée localement (ligne configured proposals).

Dans l'exemple ci-dessus, sur les extraits de logs, on voit que c'est l'algorithme de chiffrement qui est différent (AES_CBC_128 dans un cas et AES_CBC_256 dans l'autre).

La portion "HMAC" correspond à l'algorithme de hachage. Ici, la valeur est HMAC_SHA1_96. Encore une fois, s'il y a un écart entre les deux, il faut alors corriger.


Voilà ! Nous avons fait le tour des messages de logs les plus courants pour les VPN IPsec sous pfSense.



Pour aller plus loin


[pfSense] Configurer un VPN IPsec site à site
[pfSense] Les pannes courantes et leurs solutions sur un VPN IPsec
[pfSense] Monter un accès OpenVPN site-à-site
[pfSense] Troubleshooting / Dépannage de ses règles de filtrage
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[pfSense] Les pannes courantes et leurs solutions sur un VPN IPsec

icon 25/02/2020 - 2 commentaires

Comprendre et dépanner un VPN IPsec qui ne fonctionne pas comme voulu n'est jamais une chose facile.
Heureusement, pfSense offre tout un panel d'outils permettant d'aider à orienter le diagnostique afin de trouver l'origine du problème.

Après notre article sur comment configurer un VPN IPsec sous pfSense, nous présentons dans cet article les causes de défaillances généralement rencontrées et leurs solutions les plus probables.
Dans un autre article, nous présentons dans le détail comment lire et comprendre les logs d'IPsec sous pfSense.



Le tunnel IPsec ne monte pas


La première étape consiste à vérifier que le service IPsec est bien démarré sur pfSense. Pour cela, se rendre dans le menu Status > Services et vérifier que le service IPsec ne soit pas arrêté :

Vérifier statut service VPN IPsec sous pfSense - Provya


Sur la capture d'écran ci-dessus, on peut voir que le service ipsec est bien démarré.

Si le service ipsec n'est pas lancé ou arrêté (c'est-à-dire soit il n'apparaît pas dans la liste des services, soit il est à l'état "stop"), il faut vérifier que la phase 1 du VPN IPsec soit bien démarrée. Cette vérification s'effectue depuis le menu VPN > IPsec :

État phase 1 VPN IPsec pfSense - Provya


Sur la capture d'écran ci-dessus, on peut voir que le tunnel IPsec est désactivé. Il suffit de cliquer sur le bouton vert "Enable" se trouvant en début de ligne pour activer le tunnel IPsec.

De la même façon, s'il s'agit d'un VPN IPsec pour client mobile, il faut se rendre dans l'onglet "Mobile Clients" et vérifier que la case "Enable IPsec Mobile Client Support" soit bien cochée.

Si le service est correctement lancé, il faut ensuite vérifier dans les logs du firewall (menu Status > System Logs ; onglet Firewall) que la connexion IPsec ne soit pas bloquée. Le cas échéant, il faudra ajouter une règle de filtrage pour autoriser le trafic bloqué.

Les règles de filtrage sont normalement activées automatiquement pour IPsec, mais cette option étant désactivable, mieux vaut vérifier...

Enfin, si le tunnel ne monte toujours pas, la cause principale (et de loin) pour laquelle un VPN IPsec ne monte pas est une erreur de configuration. C'est parfois une erreur simple comme le groupe DH qui n'est pas configuré de la même manière des deux côtés, ou une erreur sur un masque de sous-réseau (/24 d'un côté et /32 de l'autre).
Si le lien VPN est monté avec un routeur autre que pfSense de l'autre côté, il faut avoir en tête que sur ces équipements des options peuvent être masquées par défaut sous un bouton "Advanced" ou "Configuration avancée". Bref, il est important de vérifier avec précision que la configuration de chaque côté du tunnel IPsec soit bien la même pour les différentes options.

Dernier point à vérifier : en fonction du type d'accès à Internet utilisé de part et d'autre, notamment dans le cas d'un VPN IPsec pour les clients mobiles (qui peuvent être derrière un CGN - Carrier-grade NAT) il est possible que le trafic IPsec puisse être bloqué. Dans ce cas, l'utilisation du NAT-T (NAT Traversal) peut être une solution car il permet d'encapsuler le protocole ESP sous le port UDP 4500 pour contourner ces problèmes.



Le tunnel IPsec monte mais le trafic ne passe pas


Le suspect numéro un dans ce type de situation est un problème au niveau des règles de filtrage. Il faut s'assurer que les règles de filtrage ont correctement été configurées. Il faut vérifier l'état des règles de filtrage pour l'interface LAN (ou les autres interfaces locales, le cas échéant) et pour l'interface IPsec. Si les règles semblent être bonnes à première vue et que le trafic ne passe toujours pas, il faut activer la journalisation (dans les options avancées des règles de filtrage concernées) et vérifier les logs (depuis le menu Status > System Logs - onglet Firewall).

Si les paquets ne semblent pas bloqués mais que le trafic ne passe toujours pas, il est possible que ce soit un problème de routage.

Dernier point à vérifier : la configuration des phases 2. Il est important, pour la configuration des réseaux locaux ou distants, de saisir l'adresse IP du réseau et non l'adresse IP du firewall. Par exemple, si d'un côté, il est configuré 192.168.0.1/24 et de l'autre 192.168.0.0/24, alors il est fort probable que le trafic ne passera pas. Il faut saisir correctement l'adresse du sous-réseau. Soit 192.168.0.0/24.



Certains hôtes du réseau sont joignables, mais pas tous


Lorsque pour un même sous-réseau on arrive à joindre certains hôtes, mais pas tous, alors le problème a très probablement pour origine l'une de ces quatre erreurs de configuration :

Passerelle par défaut manquante, incorrecte ou ignorée

Si la machine concernée n'a pas pour passerelle par défaut le pfSense (ou le firewall portant le lien VPN d'une façon générale), il est probable qu'il y ait une problème de routage sur votre réseau interne. Il faut corriger la passerelle par défaut renseignée sur la machine concernée ou corriger le problème de routage interne à votre réseau local.


Masque de sous-réseau incorrect


Il faut vérifier la configuration du masque de sous-réseau pour les machines concernées. Par exemple, si, sur votre réseau local, vous utilisez le sous-réseau 192.168.1.0/24, mais que l'une des machines est configurée avec une adresse IP fixe (ce qui est une mauvaise pratique ; mieux vaut utiliser l'adressage statique via votre serveur DHCP) avec un mauvais masque de sous-réseau comme, par exemple, 192.168.1.0/16 ; cela ne va pas perturber le fonctionnement sur votre réseau local et par conséquent vous n'allez pas forcément vous en rendre compte. En revanche, si le réseau distant joignable via IPsec est, par exemple, le 192.168.2.0/24, alors il sera injoignable par cette machine car elle croira qu'il fait parti du même sous-réseau (/16) et les paquets ne seront donc pas envoyés vers la gateway.

Si ces notions de masque ou de sous-réseau ne sont pas claires pour vous, nous vous recommandons la lecture, très rapide, de la page Wikipédia "Sous-réseau"


Pare-feu de la machine


S'il y a un pare-feu configuré sur la machine, il est possible qu'il bloque les connexions. Il faut vérifier.


Règles de filtrage sur pfSense


Enfin, il faut vérifier que les règles de filtrage soient bien configurées sur les deux firewall établissant le VPN IPsec.



Perte régulière de la connexion


Historiquement, IPsec peut rencontrer des problèmes avec les paquets fragmentés. C'est de moins en moins le cas aujourd'hui, mais si des pertes de paquets ou de connexions sont rencontrées uniquement sur certains protocoles spécifiques (SMB, RDP, etc.), alors l'activation et la configuration du paramètre MSS clampling (Maximum Segment Size) pour le VPN peut être nécessaire.

Le paramètre MSS clamping peut être activé depuis le menu VPN > IPsec - onglet Advanced Settings.
Cocher la case "Enable Maximum MSS" (se trouvant plutôt en bas de page) et saisir une valeur :

Configurer le paramètre MSS clamping sous pfSense - Provya


Notre recommandation est de démarrer avec une valeur à 1400, puis, si ça fonctionne, l'augmenter progressivement jusqu'à ce que les problèmes réapparaissent. Une fois atteint le point de dysfonctionnement, il suffit de réduire de nouveau très légèrement la valeur du MSS.



Déconnexions "aléatoires" du tunnel VPN sur des routeurs peu puissants


Si votre tunnel IPsec tombe régulièrement, puis remonte, et que vous utilisez un mini-PC (du type carte Alix) ou un firewall dont le CPU tourne à 100% de charge, alors vous pouvez rencontrer des problèmes avec le mécanisme de DPD (Dead Peer Detection).
Cela peut se produire lors d'une utilisation élevée de la bande-passante. Dans ce cas, il peut arriver que les paquets DPD ne soient pas envoyés ou que les réponses soient ignorées.
Il n'y a pas 36 solutions, votre firewall n'est pas correctement dimensionné pour votre usage, il faut envisager de le remplacer par un firewall plus puissant.



Le tunnel monte lorsque le firewall initie la connexion, mais pas lorsqu'il répond


Si un tunnel monte uniquement de temps en temps, mais pas tout le temps, c'est qu'il y a sûrement un écart de configuration entre les deux firewall établissant le tunnel IPsec.
Cela peut se produire lorsqu'il y a un écart de niveau de sécurité entre les deux firewall ; celui qui a les paramètres de sécurité les plus forts réussira à initialiser la connexion, mais refusera lorsque c'est l'autre firewall qui sera en initialisation.
Par exemple, si le firewall1 est configuré en mode "Main" pour la négociation d'IKEv1 et que le firewall2 est configuré en mode "Aggressive", alors le tunnel montera lorsque le firewall1 initiera la connexion. En revanche, si c'est le firewall2 qui initie la connexion en mode "Aggressive", alors elle sera refusée par le firewall1.


Nous avons fait le tour des pannes couramment rencontrées lorsque l'on met en place un VPN IPsec.
Un dernier élément à aborder pour être complet est l'analyse des logs. Ce sujet étant très riche, il fera l'objet d'un prochain article dédié.



Pour aller plus loin


[pfSense] Configurer un VPN IPsec site à site
[pfSense] Comprendre et analyser les logs de son VPN IPsec
[pfSense] Monter un accès OpenVPN site-à-site
[pfSense] Troubleshooting / Dépannage de ses règles de filtrage
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[pfSense] Configurer un VPN IPsec site à site

icon 11/02/2020 - 12 commentaires

English version: [pfSense] Configuring a Site-to-Site IPsec VPN

Dans cet article nous traitons de la configuration d'un VPN IPsec entre deux firewall.
La configuration porte sur un firewall pfSense, mais les grandes lignes de configuration sont applicables à tous les équipements du marché supportant IPsec.


1/4. Schéma de mise en œuvre


Nous suivrons la configuration présentée sur le schéma suivant :

Schéma réseau tunnel VPN IPsec pfSense - Provya


Pour le site A :
  • Adresse IP publique : 1.1.1.1
  • Réseau local : 192.168.50.0/24

Pour le site B :
  • Adresse IP publique : 2.2.2.2
  • Réseaux locaux : 192.168.10.0/24 et 192.168.20.0/24

Nous présenterons la configuration pour le site A uniquement. La configuration pour le site B étant facilement déductible à partir de celle du site A.


2/4. Configuration de la Phase 1


Se rendre dans le menu VPN > IPsec

Menu VPN > IPsec - pfSense - Provya


Cliquer sur le bouton "+ Add P1". Les éléments à configurer sont les suivants :

  • Disabled : cocher cette case permet de désactiver la phase 1 du VPN IPsec (et donc de désactiver le VPN IPsec)
  • Key Exchange version : permet de choisir la version du protocole IKE (Internet Key Exchange). Nous choisissons "IKEv2". Si l'autre pair ne support par l'IKEv2 ou si un doute subsiste, il est recommandé de choisir "Auto".
  • Internet Protocol : IPv4 ou IPv6 ; dans notre cas, nous choisissons IPv4
  • Interface : l'interface sur laquelle nous souhaitons monter notre tunnel VPN IPsec. Nous choisissons WAN
  • Remote Gateway : l'adresse IP publique du site distant. Dans notre cas : 2.2.2.2
  • Description : champ facultatif de commentaire (mais que nous conseillons de remplir pour une meilleure lisibilité)
  • Authentication Method : la méthode d'authentification des deux pairs. Deux choix sont possibles : authentification par clé pré-partagée (PSK) ou par certificat (RSA). Le plus simple et le plus courant est de choisir "Mutual PSK" ; ce que nous faisons.
  • My identifier : notre identifiant unique. Par défaut, il s'agit de l'adresse IP publique. Nous laissons donc la valeur "My IP address".
  • Peer identifier : l'identifiant unique de l'autre pair. Par défaut, il s'agit de son adresse IP publique. Nous laissons la valeur "Peer IP address"
  • Pre-Shared Key : la clé pré-partagée. Nous laissons pfSense la générer et cliquons pour cela sur "Generate new Pre-Shared Key". Cette clé pré-partagée devra être saisie sur l'autre firewall lors de sa configuration.
  • Encryption Algorithm : l'algorithme de chiffrement. Si les deux parties supportent l'AES-GCM, nous recommandons l'utilisation d'AES256-GCM ou d'AES128GCM ; ce qui permettra de bénéficier d'un bon niveau de chiffrement et sera compatible avec l'accélération cryptographique offert par AES-NI. Autrement, choisir AES avec une longueur de clé de 256 bits dans l'idéal. Enfin, nous conservons SHA256 pour fonction de hachage et 14 ou 16 pour la valeur du groupe Diffie-Hellman (DH group - utilisé pour l'échange de clés).
  • Lifetime (Seconds) : permet de définir la fréquence de renouvellement de la connexion. La valeur par défaut, 28800 secondes, reste un bon choix
  • Advanced Options : nous laissons les valeurs par défaut

Exemple de résultat obtenu :

Exemple configuration VPN IPsec - Phase 1 - pfSense - Provya


Nous cliquons sur le bouton "Save" pour enregistrer les changements.



3/4. Configuration des Phases 2


Sur la page des tunnels VPN IPsec (sur laquelle vous devez être actuellement), pour notre entrée P1 que nous venons de créer, nous cliquons successivement sur les boutons "Show Phase 2 Entries (0)", puis sur "+ Add P2".

Les éléments à configurer sont les suivants :

  • Disabled : cocher cette case permet de désactiver cette phase 2 du VPN IPsec
  • Mode : nous laissons le mode par défaut "Tunnel IPv4"
  • Local Network : le réseau-local joignable par l'hôte distant sur ce VPN IPsec. Dans notre cas, nous choisissons "LAN subnet".
  • NAT/BINAT translation : si l'on souhaite configurer du NAT sur le tunnel IPsec. Ceci peut être très utile si le plan d'adressage est le même sur les deux sites distants que nous souhaitons interconnecter. Ce n'est pas notre cas dans notre exemple. Nous laissons donc la valeur à "None".
  • Remote Network : l'adresse IP ou le sous-réseau du site distant. Dans notre cas, nous renseignons ici le premier sous-réseau, soit 192.168.10.0/24 ; puis nous créerons une seconde phase 2 en précisant cette fois le second sous-réseau du site distant (192.168.20.0/24).
  • Description : champ facultatif de commentaire (mais que nous conseillons de remplir pour une meilleure lisibilité)
  • Protocol : nous choisissons ESP. AH est rarement utilisé en pratique. Techniquement, le protocole ESP permet de chiffrer l'intégralité des paquets échangés, tandis qu'AH ne travaille que sur l'entête du paque IP sans offrir la confidentialité des données échangées.
  • Encryption Algorithms : Algorithmes de chiffrement. Comme pour la phase 1, si les deux parties supportent l'AES-GCM, nous recommandons l'utilisation d'AES256-GCM ou d'AES128GCM ; ce qui permettra de bénéficier d'un bon niveau de chiffrement et sera compatible avec l'accélération cryptographique offert par AES-NI. Autrement, choisir AES avec une longueur de clé de 256 bits dans l'idéal. Enfin, nous conservons SHA256 pour fonction de hachage et 14 ou 16 pour la valeur du groupe Diffie-Hellman (PFS key group).
  • Lifetime : nous laissons la valeur par défaut, soit 3600 secondes
  • Automatically ping host : une adresse IP à pinguer sur le site distant afin de conserver le tunnel actif. Ce peut être l'adresse IP du firewall sur le site distant par exemple ; nous indiquons 192.168.10.1 dans notre cas.

Exemple de résultat obtenu :

Exemple configuration VPN IPsec - Phase 1 - pfSense - Provya


Nous cliquons sur le bouton "Save" pour sauvegarder notre configuration. Puis nous créeons une nouvelle phase 2 en indiquant cette fois, pour le champ "Remote Network", le second sous-réseau du site B (LAN 2 : 192.168.20.0/24) et choisissons, bien sûr, une adresse IP dans ce sous-réseau pour le champ "Automatically ping host".

Une fois ces configurations effectuées, nous obtenons le résultat suivant :

Exemple de configuration complète d'un tunnel VPN IPsec sous pfSense - Provya


Il ne nous reste plus qu'à cliquer sur le bouton "Apply Changes" pour appliquer nos configurations.

À ce stade, le VPN IPsec doit être monté. Il ne nous reste plus qu'à configurer nos règle de filtrage afin d'autoriser le trafic.



4/4. Règles de filtrage


Il y a au moins deux règles de filtrage à implémenter : celles autorisant le trafic depuis le LAN vers les réseaux du site distant ; et celles autorisant le trafic depuis les deux sous-réseaux du site distant vers le LAN.

Soit, pour l'interface LAN, voici un exemple de règles :

Exemple règles de filtrage du LAN vers le VPN IPsec sous pfSense - Provya



Et pour l'interface IPsec, voici un exemple de règles :

Exemple règles de filtrage du VPN IPsec vers le LAN sous pfSense - Provya



Ces règles sont, en l'état, très permissives. Nous vous recommandons de les affiner afin qu'elles apportent une meilleure sécurité et qu'elles soient en conformité avec votre politique de filtrage.

Dernier élément, si vous avez modifié les options avancées accessibles depuis le menu System > Advanced, onglet Firewall/NAT et que vous avez coché la case "Disable all auto-added VPN rules", alors vous devrez créer des règles de filtrage sur l'interface WAN afin d'autoriser le trafic IPsec avec l'hôte distant. IPsec utilise les ports UDP 500 et 4500, ainsi que le protocole ESP (ou AH, le cas échéant).

La configuration est terminée et doit être fonctionnelle. Pour visualiser les logs associés au VPN IPsec, cela se passe dans le menu Status > System Logs, onglet Firewall.

Dans un autre article nous détaillons quelle procédure suivre pour dépanner et déboguer un tunnel IPsec qui ne fonctionne pas comme voulu.



Pour aller plus loin


[pfSense] Monter un VPN IPsec natté (Overlap network)
[pfSense] Les pannes courantes et leurs solutions sur un VPN IPsec
[pfSense] Comprendre et analyser les logs de son VPN IPsec
[pfSense] Monter un accès OpenVPN site-à-site
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[pfSense] La gestion des certificats pour les connexions OpenVPN

icon 17/09/2019 - 2 commentaires

Il existe plusieurs méthodes pour monter un tunnel VPN site-à-site avec OpenVPN. Les deux principales consistent en l'utilisation de clés partagées ou en l'utilisation de certificats (X.509).

Après notre premier article sur la configuration d'OpenVPN avec clé partagée, nous abordons ici sa configuration avec la gestion des certificats.

Article mis à jour le  : 17/09/2019

À noter : nous ne détaillons pas dans cet article tous les détails de configuration d'OpenVPN. Nous nous concentrons sur la création, l'utilisation et la révocation des certificats. Il existe déjà un article dédié à la configuration d'OpenVPN : [pfSense] Monter un accès OpenVPN site-à-site.



Principe de fonctionnement


Le client et le serveur OpenVPN sont authentifiés à l'aide de certificats. Pour cela, ces certificats doivent être émis par une autorité de certification reconnue comme sûre aussi bien par le serveur que par le client.

Dans notre cas, nous créerons une autorité de certification (appelée "CA" pour Certificate Authority) sur le pfSense faisant office de serveur. Puis nous créerons deux certificats : un certificat client (qui sera utilisé côté Client) et un certificat serveur (qui sera utilisé côté Serveur). Ces deux certificats seront signés par l'autorité de certification que nous aurons créé précédemment.

Pour signer un certificat, il est nécessaire de disposer de la clé privée de l'autorité de certification.
Pour valider la signature d'un certificat, il est nécessaire de disposer de la clé publique de l'autorité de certification.



Création d'une autorité de certification - CA


Actions à effectuer coté serveur OpenVPN

Pour commencer, nous nous rendons dans le menu System > Cert Manager :

menu Cert. Manager - pfSense - Provya


Dans l'onglet "CAs" (l'onglet par défaut), nous cliquons sur le bouton "+ Add" se trouvant en bas à droite de la liste des CAs existants.

Les champs à renseigner sont les suivants :
  • Descriptive name : le nom que l'on souhaite donner à notre autorité de certification
  • Method : 3 méthodes sont possibles :
  1. Create an internal Certificate Authority : permet de créer une nouvelle autorité de certification
  2. Import an existing Certificate Authority : permet d'importer le certificat (clé publique + clé privée) d'une autorité de certification existante
  3. Create an intermediate Certificate Authority : permet de créer une autorité de certification intermédiaire. Cette autorité de certification intermédiaire doit être rattachée à une autorité de certification existante
Dans notre cas, côté serveur, nous créerons une nouvelle autorité de certification (Create an internal Certificate Authority). Côté client, nous importerons la clé publique de l'autorité de certification créée côté serveur (Import an existing Certificate Authority).
  • Key length : la longueur de la clé de chiffrement du certificat. Nous gardons la valeur par défaut : 2048
  • Digest Algorithm : la fonction de hachage qui sera utilisée. Nous gardons la valeur par défaut : SHA256
  • Common Name : le nom du certificat sans espaces, ni caractères spéciaux ou accentués. Ce nom doit être unique.
  • Lifetime : la durée de vie de l'autorité de certification. Si nous n'avons pas de raison de réduire sa durée de vie, nous laissons la valeur par défaut (10 ans)
  • Autres champs : l'ensemble des champs suivants sont principalement cosmétiques et doivent permettre d'identifier l'organisation. Ils peuvent être laissés vides ou complétés.

Exemple de résultat obtenu :

exemple création autorité de certification (CA) pfSense - Provya


Nous validons notre configuration en cliquant sur le bouton "Save".

Notre autorité de certification est créée.



Création d'un certificat serveur


Nous restons dans le menu System > Cert Manager et basculons sur l'onglet "Certificates" (deuxième onglet).
Pour créer un nouveau certificat (client ou serveur), nous cliquons sur le bouton "+ Add/Sign" se trouvant en bas à droite de la liste des certificats existants.

Les champs à renseigner sont les suivants :
  • Method : 4 méthodes sont possibles :
  1. Create an internal Certificate : permet de créer une nouveau certificat
  2. Import an existing Certificate : permet d'importer la clé publique et la clé privée d'un certificat existant
  3. Create a certificate Signing Request : permet de créer un fichier de requête qui pourra être envoyé à un CA tiers pour être signé. Cela peut être utile pour obtenir un certificat d'un CA root de confiance.
  4. Sign a Certificate Signing Request : permet de signer un fichier de requête
Dans notre cas, nous créons un nouveau certificat (Create an internal Certificate).
  • Descriptive name : le nom que l'on souhaite donner à notre certificat serveur
  • Certificate authority : l'autorité de certification qui signera le certificat que nous sommes en train de créer. Dans notre cas, nous choisissons le CA que nous venons de créer, soit "CA Provya"
  • Key length : la longueur de la clé de chiffrement du certificat. Nous gardons la valeur par défaut : 2048
  • Digest Algorithm : la fonction de hachage qui sera utilisée. Nous gardons la valeur par défaut : SHA256
  • Lifetime : la durée de vie du certificat. Si nous n'avons pas de raison de réduire sa durée de vie, nous laissons la valeur par défaut (10 ans)
  • Common Name : le nom du certificat sans espaces, ni caractères spéciaux ou accentués. Ce nom doit être unique.
  • Autres champs : l'ensemble de ces champs sont principalement cosmétiques et doivent permettre d'identifier l'organisation émettrice du certificat. Ils peuvent être laissés vides ou complétés.
  • Certificate Type : le type de certificat. Il existe 2 valeurs possibles :
  1. User Certificate : pour définir un certificat pour un client
  2. Server Certificate : pour définir un certificat pour un serveur
Dans notre cas, nous choisissons "Server Certificate".

Exemple de résultat obtenu :

Exemple de configuration certificat serveur OpenVPN - pfSense - Provya


Nous validons notre configuration en cliquant sur le bouton "Save".

Notre certificat pour le serveur OpenVPN est créé.



Création d'un certificat client


Nous procédons exactement de la même manière que pour la création d'un certificat serveur. Le seul élément distinctif est le champ Certificate Type pour lequel nous choisissons "User Certificate".

Exemple de résultat obtenu :

Exemple de configuration certificat client OpenVPN - pfSense - Provya


Nous validons notre configuration en cliquant sur le bouton "Save".

Notre certificat pour le client OpenVPN est créé.



Configuration du serveur OpenVPN


Le détail de la configuration du serveur OpenVPN se trouve dans l'article dédié [pfSense] Monter un accès OpenVPN site-à-site.

Les différences au moment de la configuration sont les suivantes :
  • Server Mode : choisir "Peer to Peer (SSL/TLS)"
  • TLS Configuration : cocher la case "Use a TLS Key" pour davantage de sécurité. Nous conseillons de la cocher. La clé TLS sera générée automatiquement. Il restera à la copier côté client.
  • Peer Certificate Authority : choisir l'autorité de certification créée précédemment ("CA Provya")
  • Server Certificate : choisir le certificat serveur créé précédemment ("Certificat serveur OpenVPN Provya (Server: Yes, CA: CA Provya)")
  • DH Parameters Length : Nous laissons la valeur par défaut (1024 bits)

Exemple de résultat obtenu :

Exemple de configuration serveur OpenVPN avec certificat sur pfSense - Provya


La configuration coté serveur OpenVPN est terminée. Il reste à faire la configuration côté client.



Export des certificats


Nous devons exporter le certificat de l'autorité de certification (c'est-à-dire sa clé publique), ainsi que le certificat et la clé privée du client OpenVPN.

Pour cela, nous retournons dans le menu System > Cert Manager :

menu Cert. Manager - pfSense - Provya


Dans l'onglet "CAs" (l'onglet par défaut), nous cliquons sur l'icône "Export CA" de l'autorité de certification que nous avons créée précédemment :

Export du certificat d'une autorité de certificat sous pfSense - Provya



Puis, dans l'onglet "Certificates", nous cliquons successivement sur les icônes "Export Certificate" et "Export Key" du certificat client que nous avons créé précédemment :

Export clé et certificat client pour OpenVPN - pfSense - Provya


La configuration côté serveur OpenVPN est terminée.

Maintenant, nous procédons à l'import des clés publiques/privées et à la configuration côté client OpenVPN.



Import de la clé publique du CA sur le pfSense client OpenVPN


Actions à effectuer coté client OpenVPN

Nous nous rendons dans le menu System > Cert Manager :

menu Cert. Manager - pfSense - Provya


Dans l'onglet "CAs" (l'onglet par défaut), nous cliquons sur le bouton "+ Add" se trouvant en bas à droite de la liste des CAs existants.

Nous allons importer la clé publique du CA que nous avons créé sur le serveur OpenVPN.
Les champs à remplir sont les suivants :
  • Descriptive name : le nom que l'on souhaite donner à notre autorité de certification. Nous gardons le même que celui qui a été donné sur le serveur OpenVPN ("CA Provya")
  • Method : nous choisissons "Import an existing Certificate Authority"
  • Certificate data : on copie dans ce champ le contenu de la clé publique (.crt)
  • Certificate Private Key (optional) : si l'on souhaite importer la clé privée (.key), elle est à copier dans ce champ. Dans notre cas, nous le laissons vide. En effet, nous ne souhaitons pas signer de nouveaux certificats (nécessite la clé privée de l'autorité de certification), nous souhaitons seulement valider la signature du certificat qu'utilise le serveur OpenVPN (nécessite la clé publique de l'autorité de certification)
  • Serial for next certificate : ce champ est à remplir uniquement si l'on importe une clé privée. Dans ce cas, il est important que chaque certificat créé par un CA dispose d'un numéro de série unique (autrement, nous risquons de rencontrer des problèmes en cas de révocation de certificat). Il faut donc choisir une valeur suffisamment grande (supérieure au nombre de certificat déjà créé par ce CA) afin d'éviter toute collision.

Exemple de résultat obtenu :

Import du certificat d'une autorité de certification sous pfSense - Provya


Nous validons en cliquant sur le bouton "Save".



Import de la clé publique et de la clé privée du certificat client OpenVPN


Nous restons dans le menu System > Cert Manager et basculons sur l'onglet "Certificates" (deuxième onglet).
Nous cliquons sur le bouton "+ Add/Sign" se trouvant en bas à droite de la liste des certificats existants.

Nous allons importer la clé publique et la clé privée du certificat client que nous avons créé sur le pfSense serveur OpenVPN.
Les champs à remplir sont les suivants :
  • Method : on choisit "Import an existing Certificate"
  • Descriptive name : le nom que l'on souhaite donner à notre certificat. Nous gardons le même que celui qui a été donné sur le serveur OpenVPN ("Certificat client OpenVPN Provya")
  • Certificate data : on copie dans ce champ le contenu de la clé publique (.crt)
  • Private key data : on copie dans ce champ le contenu de la clé privée (.key)

Exemple de résultat obtenu :

Import d'un certificat client OpenVPN sous pfSense - Provya


Nous validons en cliquant sur le bouton "Save".



Configuration du client OpenVPN


Le détail de la configuration du client OpenVPN se trouve dans l'article [pfSense] Monter un accès OpenVPN site-à-site.

Les différences au moment de la configuration sont les suivantes :
  • Server Mode : choisir "Peer to Peer (SSL/TLS)"
  • TLS Configuration : cocher la case "Use a TLS Key" pour davantage de sécurité. Décocher la case "Automatically generate a TLS Key", et copier dans le champ "TLS Key" la clé TLS qui a été généré côte serveur OpenVPN.
  • Peer Certificate Authority : choisir l'autorité de certification importée précédemment ("CA Provya")
  • Client Certificate : choisir le certificat client importé précédemment ("Certificat client OpenVPN Provya")
  • DH Parameters Length : Nous laissons la valeur par défaut (1024 bits)

Exemple de résultat obtenu :

Exemple de configuration client OpenVPN avec certificat sur pfSense - Provya


Nous validons en cliquant sur le bouton "Save".



Révocation de certificat


Le dernier élément, pour être complet sur la gestion des certificats, est la liste de révocation de certificats ou "Certificate Revocation Lists" (CRLs).

Cette liste de révocation contient les certificats qui ne doivent plus être considérés comme sûrs (car ils ont été compromis ou pour n'importe quelle autre raison).
Pour les connexions OpenVPN, la CRL peut être utilisée par le serveur pour vérifier les certificats utilisés par les clients OpenVPN.

Une CRL est signée par un CA. Ainsi, pour générer une CRL, il est nécessaire de disposer de la clé privée du CA.

Généralement, une seule CRL est maintenue par CA. Cependant, pfSense peut en maintenir davantage.
Néanmoins, une seule CRL pourra être sélectionnée par instance OpenVPN.
Ce fonctionnement permet, par exemple, d'empêcher un certificat de se connecter à une instance OpenVPN, mais de l'autoriser à se connecter à une autre instance.

Une CRL peut être soit créée, soit importée. La configuration se fait dans le menu System > Cert Manager depuis l'onglet "Certificate Revocation" (troisième onglet).

Pour ajouter une nouvelle CRL, nous cliquons sur le bouton "+ Add or import CRL" correspondant au CA qui signera cette CRL (dans notre cas, "CA Provya"). Les champs à renseigner sont les suivants :
  • Method : deux méthodes sont possibles :
  1. Create an internal Certificate Revocation List : permet de créer une nouvelle CRL (nécessite de disposer de la clé privée du CA)
  2. Import an existing Certificate Revocation List : permet d'importer une CRL générée depuis un serveur tiers (disposant de la clé privée du CA)
  • Descriptive name : le nom de notre CRL. On y inclut généralement une référence au nom du CA et/ou l'usage de cette CRL
  • Certificate Authority : le CA qui a signé ou va signer cette CRL
  • Lifetime : la durée de vie de la CRL (10 ans par défaut)
  • Serial : le numéro de série de la CRL (0 par défaut pour la première)

Exemple de résultat obtenu :

Création d'une CRL (Certificate Revocation Liste) sous pfSense - Provya


Notre CRL est créée. On peut maintenant lui ajouter les certificats à révoquer. Pour cela, cliquer sur l'icône "Edit CRL" :

Modifier CRL sous pfSense - Provya


Il reste à choisir le certificat à révoquer, la raison de la révocation (ce champ est purement informatif) et cliquer sur le bouton "ADD".

Enfin, dans la configuration de notre serveur OpenVPN, nous devons ajouter cette CRL (champ "Peer Certificate Revocation List").


Voilà ! Notre serveur OpenVPN est prêt à fonctionner avec des certificats.



Pour aller plus loin


[pfSense] Monter un accès OpenVPN site-à-site
[pfSense] Monter un VPN natté (Overlap network) avec OpenVPN
Tous nos articles classés par thème
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[pfSense] Monter un VPN natté (Overlap network) avec OpenVPN

icon 13/08/2019 - 24 commentaires

Un cas fréquent lorsque l'on souhaite connecter deux sites en VPN est que ces deux sites soient sur le même plan d'adressage. Dans ce cas, une bonne solution peut être de recourir au NAT pour la mise en place d'un VPN natté.

Article mis à jour le  : 13/08/2019

Par exemple, si l'on souhaite connecter deux sites utilisant le sous-réseau 192.168.1.0/24, ceux-ci ne pourront pas communiquer l'un vers l'autre à travers le VPN car le plan d'adressage du réseau distant est le même que celui du réseau local.

Afin d'y remédier, nous proposons d'utiliser le NAT pour communiquer d'un réseau à l'autre. C'est le principe du VPN natté (overlap network).

À noter : nous ne détaillons pas dans cet article comment configurer OpenVPN. Il existe déjà un article dédié sur le sujet : [pfSense] Monter un accès OpenVPN site-à-site.



Principe de fonctionnement


Pour chaque sous-réseau commun sur les sites distants, nous utiliserons un nouveau sous-réseau disponible associé à du 1:1 NAT.

Nous allons prendre l'exemple de deux sites (A et B) disposant tous deux du même plan d'adressage 192.168.1.0/24 :

Schéma réseau overlap openVPN pfSense - Provya


Afin de pouvoir relier ces deux sites en VPN, nous allons translater l'intégralité du plan d'adressage réseau du site B afin qu'il soit joignable depuis le site A à travers le VPN. Et nous ferons de même du plan d'adressage réseau du site A afin qu'il soit joignable depuis le site B à travers le VPN.

Le trafic à destination du site A sera translaté en 192.168.100.0/24.
Le trafic à destination du site B sera lui translaté en 192.168.200.0/24.

Une entrée 1:1 NAT sera ajoutée pour chaque sous-réseau afin de translater l'intégralité du /24.
Ainsi, pour joindre le site A depuis le site B, on utilisera une adresse IP du type 192.168.100.x et pour joindre le site B depuis le site A, on utilisera une adresse IP du type 192.168.200.x.

Grâce au 1:1 NAT, on conservera le dernier octet de l'adresse réseau de chaque site. C'est-à-dire que pour joindre l'adresse IP 192.168.1.10 du site A, depuis le site B on utilisera l'adresse IP 192.168.100.10. Et pour joindre l'adresse IP 192.168.1.50 du site B, depuis le site A on utilisera l'adresse IP 192.1168.200.50.



Configuration du VPN natté


Sur le serveur pfSense du site A, nous nous rendons dans menu Firewall > NAT, puis sur l'onglet 1:1 :

menu firewall > NAT > 1 to 1 pfSense - Provya


Nous cliquons sur le bouton "Add". Les champs à configurer sont les suivants :

  • Interface : l'interface de notre tunnel VPN OpenVPN
  • External subnet IP : le sous-réseau utilisé pour le NAT. Soit, pour le site A : 192.168.100.0
  • Internal IP : le sous-réseau local que nous souhaitons translater. Dans notre cas : LAN net
  • Destination : Any

Exemple de résultat obtenu :

Configuration 1 to 1 NAT pfSense - Provya



Nous procédons de la même manière sur le serveur pfSense du site B, en adaptant le champ "External IP" qui passe à 192.168.200.0 dans notre cas.

Exemple de résultat obtenu :

Configuration 1 to 1 NAT pfSense - Provya



Enfin, dans la configuration du client et du serveur OpenVPN, le champ "IPv4 Remote network(s)" doit correspondre aux plages d'adresses IP nattées.

C'est-à-dire que sur le pfSense du site A, le champ "IPv4 Remote network(s)" est renseigné à "192.168.200.0/24". Sur le pfSense du site B, le champ "IPv4 Remote network(s)" est quant à lui renseigné à "192.168.100.0/24".

La configuration est terminée.

Pour davantage d'information sur la configuration OpenVPN sur pfSense, voir l'article dédié sur le sujet : [pfSense] Monter un accès OpenVPN site-à-site.

Le VPN natté est en place !



Pour aller plus loin


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[pfSense] Monter un accès OpenVPN site-à-site

icon 31/07/2019 - 25 commentaires

English version: [pfSense] Configuring a Site-to-Site OpenVPN Instance.

Nous allons voir dans cet article comment monter un VPN site-à-site entre deux environnements pfSense en nous reposant sur le logiciel OpenVPN.

Article mis à jour le : 31/07/2019


VPN site-à-site


OpenVPN permet de monter un VPN site-à-site de manière très simple et efficace.

L'un des sites est configuré comme client et l'autre site comme serveur.

Pour monter notre VPN, nous utiliserons ici le système de clés partagées.
Si avez peu de liens VPN site-à-site à monter, il est recommandé d'utiliser des clés partagées. Au delà de 5 à 6 liens VPN site-à-site, il peut être judicieux d'utiliser la gestion de certificat (SSL/TLS - PKI) par simplicité d'administration.



IPsec vs OpenVPN


Faut-il monter son VPN site-à-site avec OpenVPN ou IPsec ? Vaste question à laquelle nous ne répondrons pas ici ! :-)

Nous préciserons simplement qu'IPsec et OpenVPN peuvent tous les deux être actifs et en service en parallèle sur un même serveur pfSense. La seule contrainte étant, évidemment, de ne pas utiliser les mêmes sous-réseaux sur vos lien OpenVPN et IPsec.



OpenVPN Client & Serveur


OpenVPN est basé sur un mode de fonctionnement client-serveur. Qu'un pfSense soit défini comme client ou comme serveur ne changera strictement rien d'un point de vue réseau. Cependant, si vous souhaitez connecter plusieurs sites distants sur un site principal, le plus logique est bien-sûr de définir le site principal comme "serveur" et les sites distants comme "clients".

Dans cet article, nous prendrons l'exemple de configuration suivant :

Schéma réseau OpenVPN pfSense - Provya


Le pfSense du site A sera configuré comme serveur OpenVPN. Le pfSense du site B sera configuré comme client OpenVPN.



Configurer OpenVPN côté "serveur"


Sur le pfSense du site A, se rendre dans le menu VPN > OpenVPN. Vous serez par défaut dirigé sur l'onglet Servers :

menu VPN > OpenVPN - pfSense Provya


Cliquer sur le bouton "+ Add" pour ajouter un serveur VPN.

Les champs à configurer sont les suivants :

  • Server Mode : ici, nous avons cinq possibilités :
  1. Peer to peer (SSL/TLS) : pour monter un VPN site-à-site en utilisant une authentification par certificat.
  2. Peer to peer (Shared Key) : pour monter un VPN site-à-site en utilisant une authentification par clé partagée.
  3. Remote Access (SSL/TLS) : pour monter un accès distant pour clients nomades en utilisant une authentification par certificat.
  4. Remote Access (User Auth) : pour monter un accès distant pour clients nomades en utilisant une authentification par login/password.
  5. Remote Access (SSL/TLS + User Auth) : pour monter un accès distant pour clients nomades en utilisation une authentification par certificat et par login/password.
Nous choisissons Peer to peer (Shared Key).

  • Protocol : nous choisissons "UDP on IPv4 only".
L'utilisation du protocole TCP n'est pas adaptée à un environnement VPN, car en cas de pertes de paquets ceux-ci devront être retransmis. Ce qui n'est pas forcément souhaité. La conséquence serait un ralentissement du lien VPN à cause d'une forte ré-émission de paquets.
TCP est en revanche particulièrement intéressant si vous devez passer au travers d'une connexion particulièrement restrictive. Dans ce cas, l'utilisation du port 443 (correspondant au port HTTPS) est particulièrement judicieux (il est rare que le port 443 soit bloqué en sortie d'un réseau vers Internet). Attention toutefois, si vous choisissez le port 443, assurez-vous d'abord que le WebGUI de pfSense ne tourne pas déjà sur ce port !

  • Device Mode : nous choisissons tun
TUN travaille avec des frames IP.
TAP travaille avec des frames Ethernet.
  • Interface : l'interface sur laquelle le serveur va recevoir les connexions entrantes. Généralement WAN ou OPT1. Il est également possible de choisir "any" et dans ce cas le serveur sera en écoute sur toutes les interfaces.
  • Local port : port d'écoute du serveur OpenVPN. Par défaut, c'est le 1194. Il est à noter que chaque serveur VPN doit disposer de son propre port d'écoute. De la même manière, il est important de s'assurer qu'aucun autre service ne soit déjà en écoute sur le port choisi... y'en a qui ont essayé ils ont eu des problèmes :-)
  • Description : nom que l'on souhaite donner à ce serveur VPN. C'est ce nom qui apparaîtra dans les listes déroulantes de sélection de VPN se trouvant aux différents endroits du WebGUI pfSense. Dans notre cas, nous saisissons "VPN Provya".
  • Shared Key : nous conseillons de laisser coché la case "Automatically generate a shared key". La clé sera à copier/coller côté client.
  • Encryption algorithm : ce paramètre doit être le même côté client et côté serveur si l'une des deux parties ne supporte pas le protocole NCP. N'importe quel algorithme travaillant avec une clé d'au moins 128 bits sera bon. 256 bits sera encore mieux. CAST/DES/RC2 sont moins sécurisés, et donc à bannir. Notre choix se porte sur AES 256 bits CBC
  • Enable NCP : cocher la case permet d'activer le protocole NCP pour que le client et le serveur négocie le protocole de chiffrement le plus approprié. Nous laissons la case cochée.
  • NCP Algorithms : Les algortithmes de chiffrement que nous souhaitons supporter côté serveur.
  • Auth digest algorithm : nous laissons la valeur par défaut SHA256.
  • Hardware Crypto : précise si le serveur dispose d'un support cryptographique.
  • IPv4 Tunnel Network : réseau utilisé pour le tunnel VPN. N'importe quel réseau privé inutilisé dans l'espace d'adressage de la RFC 1918 peut être utilisé. Pour une connexion site-à-site, l'utilisation d'un /30 est suffisant (inutile d'utiliser un /24). Dans notre cas, nous utilisons le sous-réseau 10.0.8.0/30.
  • IPv4 Remote network(s) : désigne le ou les réseaux distants accessibles par le serveur. Il convient d'utiliser la notation CIDR (ex : 192.168.1.0/24). Dans le cas où l'on souhaite indiquer plusieurs réseaux, il faut les séparer par une virgule. Dans notre cas, nous indiquons le réseau utilisé sur le site B, soit 192.168.2.0/24.
  • Concurrent connections : précise le nombre de connexion client possible en simultanée sur ce serveur. Dans le cas d'un VPN site-à-site, ce paramètre peut être renseigné à 1.
  • Compression : permet d'activer la compression LZO/LZ4 sur l'ensemble des flux transitant par ce tunnel VPN. Si les données transitant dans ce tunnel VPN sont principalement des données chiffrées (HTTPS, SSH, etc.), cocher cette option ne fera qu'ajouter un overhead inutile aux paquets.
  • Custom options : permet de passer des paramètres avancés à OpenVPN. Cela peut notamment être utile si l'on décide de faire du VPN natté (entre deux sites ayant le même plan d'adressage) ou pour pousser des routes spécifiques. Nous ne rentrerons pas dans le détail ici.

Une fois la configuration renseignée, nous cliquons sur "Save" pour valider notre configuration.

Exemple de résultat obtenu :

exemple configuration OpenVPN clée partagée pfSense Provya


La configuration openVPN est terminée côté serveur. Il faut maintenant ajouter les règles de filtrage pour rendre accessible le serveur openVPN.



Configuration du Firewall


Il est maintenant nécessaire d'autoriser le flux VPN au niveau du firewall. Pour cela, se rendre dans le menu Firewall > Rules :

menu Firewall > Rules pfSense Provya


Sur l'interface sur laquelle le serveur OpenVPN est en écoute (WAN, dans notre exemple), créer une règle autorisant le trafic à atteindre l'adresse IP et le port du serveur OpenVPN.

Dans notre exemple, nous travaillons sur l'interface WAN, l'adresse IP du pfSense sur le site A est 109.190.190.10, et l'adresse IP publique du site B est 108.198.198.8. Ce qui donne la configuration suivante :

  • Interface : WAN
  • Protocol : UDP
  • Source : si l'adresse IP publique du site distant n'est pas connue on laisse any, sinon on la renseigne en choisissant le type "Single host or alias"
  • Destination : type "Single host or alias", address à 109.190.190.10
  • Destination port range : port choisi lors de la configuration du serveur OpenVPN, soit 1194 dans notre cas.

Ce qui nous donne la règle suivante :

règle firewall openVPN server pfSense Provya



La configuration côté serveur est terminée. Il nous reste simplement à penser à autoriser ou filtrer nos flux transitant à travers notre nouvelle interface OpenVPN. Pour cela, se rendre dans Firewall > Rules > OpenVPN pour créer ses règles.

Exemple de règle à configurer sur l'interface LAN du pfSense du site A :

règle firewall openVPN pour trafic LAN vers LAN pfSense Provya


Exemple de règle à configurer sur l'interface OpenVPN du pfSense du site A :

règle firewall openVPN pour trafic LAN vers LAN pfSense Provya



Passons à la configuration côté client.



Configurer OpenVPN côté "client"


Sur le pfSense du site "client", se rendre dans VPN > OpenVPN, puis dans l'onglet "Clients".

Cliquer sur l'icône "+ Add" pour ajouter un client VPN.

Les champs à configurer sons sensiblement les mêmes que ceux côté serveur :

  • Server Mode : ici, nous avons deux possibilités :
  1. Peer to peer (SSL/TLS)
  2. Peer to peer (Shared Key)
Nous choisissons Peer to peer (Shared Key), conformément à ce que nous avons configuré côté OpenVPN serveur.

  • Protocol : choisir le même protocole que celui choisi côté serveur (soit UDP on IPv4 only)
  • Device mode : choisir tun
  • Interface : l'interface via laquelle le client OpenVPN va joindre le serveur. Dans notre cas, ce sera WAN
  • Local port : si ce champ est laissé vide, un port aléatoire sera choisi
  • Server host or address : l'adresse IP publique du site distant, c'est-à-dire l'adresse IP publique du site A dans notre cas (109.190.190.10)
  • Server port : port d'écoute du serveur OpenVPN distant (ici, 1194)
  • Proxy host or address : adresse du proxy si le pfSense client nécessite de passer par un proxy
  • Proxy port : idem ci-dessus
  • Proxy Authentification : idem ci-dessus
  • Description : le nom que vous souhaitez donner à votre tunnel VPN (ici, VPN Provya)
  • Auto generate / Shared Key : décochez la case "Auto generate" et copier/coller la clé générée côté OpenVPN serveur
  • Encryption algorithm : renseigner le même algorithme que celui saisi côté OpenVPN serveur (AES-256-CBC). Cet algorithme sera utilisé uniquement si NCP n'est pas activé ou supporté
  • NCP Algorithms : les mêmes que ceux sélectionnés côté serveur
  • Auth digest algorithm : on laisse la valeur par défaut, soit SHA256
  • Hardware Crypto : précise si le serveur dispose d'un support cryptographique
  • IPv4 Tunnel Network : même réseau que celui renseigné côté OpenVPN serveur, soit 10.0.8.0/30
  • IPv4 Remote Network(s) : on renseigne le réseau du site distant. Il convient d'utiliser la notation CIDR. Dans le cas où l'on souhaite indiquer plusieurs réseaux, il faut les séparer par une virgule. Dans notre cas, cela donne : 192.168.1.0/24
  • Limit ourgoing bandwidth : bande-passante maxi allouée à ce tunnel VPN. Laisser vide pour ne pas fixer de limite.
  • Compression : doit être similaire à la configuration côté OpenVPN serveur
  • Advanced : permet de passer des paramètres avancés à OpenVPN. Nous ne rentrerons pas dans le détail ici.

Exemple de résultat obtenu :

exemple configuration openVPN client clée partagée pfSense Provya



La configuration côté client est terminée. Il nous reste simplement à penser à autoriser ou filtrer nos flux transitant à travers notre nouvelle interface OpenVPN.

Exemple de règle à configurer sur l'interface LAN du pfSense du site B :

règle firewall openVPN pour trafic LAN vers LAN pfSense Provya


Exemple de règle à configurer sur l'interface OpenVPN du pfSense du site B :

règle firewall openVPN pour trafic LAN vers LAN pfSense Provya




Debug


Pour disposer d'informations sur vos liens OpenVPN (état, date de début de mise en service, volume entrant/sortant, etc.), se rendre dans Status > OpenVPN.

Pour les logs du firewall, se rendre dans Status > System logs > Firewall.



Pour aller plus loin


[pfSense] La gestion des certificats pour les connexions OpenVPN
[pfSense] Monter un VPN natté (Overlap network) avec OpenVPN
[pfSense] Sécurisez l'accès distant de vos collaborateurs nomades avec OpenVPN
[pfSense] Configurer un VPN IPsec site à site
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Passer outre un filtrage réseau (firewall/proxy) grâce à un tunnel SSH

icon 24/09/2018 - Aucun commentaire

Il arrive parfois que l'on se connecte à Internet derrière une connexion non-sûre (wifi public), filtrant le contenu (proxy) ou très restrictive et n'autorisant guère plus que les ports 80 (http) et le 443 (https).

Dans ces cas-là, une solution s'impose pour pouvoir surfer en toute liberté : le tunnel SSH !

Nous allons voir comment monter un tunnel SSH vers un serveur accessible par Internet. Ce serveur nous servira de porte de sortie vers un Internet non-bridé.


Principe de fonctionnement


Le principe de fonctionnement est le suivant :
Schéma tunnel VPN


Nous ouvrons depuis notre ordinateur un tunnel SSH vers un serveur de confiance. Puis, nous redirigeons nos flux réseau vers ce tunnel SSH qui nous servira de passerelle de sortie.
Afin d'être le plus efficace possible, nous utiliserons un serveur disposant d'un port SSH en écoute sur le port 443.


Mettre en écoute son serveur SSH sur le port 443


Par défaut, un serveur SSH écoute sur le port TCP 22. Ce qui peut poser problème si l'on se trouve derrière une connexion Internet n'autorisant pas le trafic sur ce port.
Le port TCP 443 (HTTPS) étant très rarement filtré, nous allons faire écouter notre serveur SSH sur ce port.

Pour cela, nous modifions le fichier de configuration de notre serveur OpenSSH (pour Debian/Ubuntu) :

myserver# vim /etc/ssh/sshd_config

Nous recherchons les lignes suivantes :

# What ports, IPs and protocols we listen for
Port 22

Et nous y ajoutons la ligne indiquant à OpenSSH d'être en écoute sur le port 443 :

Port 443

Ce qui nous donne, une fois la modification saisie, les trois lignes suivantes :

# What ports, IPs and protocols we listen for
Port 22
Port 443

Enfin, nous effectuons un rechargement de la configuration du serveur SSH :

myserver# /etc/init.d/ssh reload

/!\ Attention /!\ : si nous avons également un serveur Apache qui tourne sur le même serveur, nous devons d'abord nous assurer qu'il n'est pas déjà en écoute sur le port 443.

D'une façon générale, pour vérifier simplement si un port TCP est en écoute sur un serveur, un petit coup de telnet suffit :

telnet mon-serveur-cible mon-port-cible

Ce qui, dans notre cas, donne :

telnet myserver.mydomain.tld 443

Si notre serveur est en écoute, nous obtiendrons un message du type :

Trying myserver.mydomain.tld...
Connected to myserver.mydomain.tld.
Escape character is '^]'.

Si notre serveur n'est pas en écoute, nous obtiendrons alors un message du type :

Trying myserver.mydomain.tld...
telnet: Unable to connect to remote host: Connection refused

À ce stade, nous disposons d'un serveur SSH en écoute sur le port TCP 443. Il ne nous reste plus qu'à monter notre tunnel !


Monter le tunnel SSH - Solution Windows


Nous commençons par télécharger Putty.

Nous lançons le logiciel, puis, dans l'onglet session, nous renseignons les champs "Host name" et "Port" correspondant à notre serveur SSH :

Connexion SSH avec Putty


Ensuite, nous nous rendons dans l'onglet SSH > Connection > Tunnels.
Dans le champ "Source port", nous saisissons 1234, et nous choisissons les options "Dynamic" et "Auto", puis nous cliquons sur le bouton "Add" :

Activer le port forwarding sous Putty


Il nous reste à cliquer sur "Open", ce qui lance une connexion classique sur notre serveur distant.

Si vous êtes derrière un proxy
Si nous nous trouvons derrière un proxy (en entreprise, par exemple), il nous faut renseigner les informations du proxy au niveau des paramètres de Putty. Ça se passe dans Connection > Proxy.

Il reste à choisir le type de proxy (généralement HTTP), renseigner l'URL du proxy et le port d'écoute (souvent le 8080).

Si un username & password sont nécessaires pour l'accès au proxy, nous renseignons ces éléments sur cette même page :

Configurer le proxy de Putty


Notre tunnel SSH est prêt. Il nous reste à rediriger nos flux vers ce tunnel.


Monter le tunnel SSH - Solution Linux


Sous GNU/Linux, la mise en place du tunnel se résume en une seule ligne de commande :

ssh -D port-local nomutilisateur@nomhôte -p port-distant

Soit, par exemple :
ssh -D 1234 root@myserver.mydomain.tld -p 443

Notre tunnel SSH est prêt.
Et pour éviter les timeout, nous pouvons ajouter une option de keep alive (option "ServerAliveInterval" avec sa valeur à préciser en seconde) :
ssh -o ServerAliveInterval=2 -D 1234 root@myserver.mydomain.tld -p 443

Il nous reste à rediriger nos flux vers ce tunnel.


Rediriger ses flux réseaux à travers le tunnel VPN


Notre tunnel SSH est monté. Nous souhaitons dorénavant l'utiliser pour rediriger nos flux à travers ce tunnel.
Pour cela, nous utiliserons ce tunnel SSH comme un proxy. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous avons configuré un port d'écoute local (le port 1234).

Ainsi, pour utiliser ce proxy, nous devons configurer nos logiciels avec les informations suivantes :

- adresse du serveur proxy : localhost (ou 127.0.0.1)
- port du serveur proxy : 1234

Exemple pour Firefox :

Se rendre dans Édition > Préférences > Avancé > Réseau (ou Outils > Options > Avancé > Réseau)
Cliquer sur le bouton "Paramètres...", puis choisir "Configuration manuelle du proxy" et renseigner les paramètres comme suit :
Type : SOCKS5
URL : 127.0.0.1
Port : 1234

Configurer serveur Proxy sous Firefox


Voilà !



Pour aller plus loin


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